l’écriture épicène à Genève
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L’université de Genève, ou UNIGE, par son service "Egalité" propose des guides pour faire évoluer l’écriture dans un sens non sexiste.
Préface au guide "écrire les genres" de Liliane Maury-Pasquier, Conseillère nationale (Suisse) :
"Dieu, merci ! La langue n’est ni une science exacte ni un lieu d’application de théories imaginées en laboratoire. Elle est le miroir de l’évolution de la société, de ses mœurs et de son organisation et se doit donc d’être le reflet des êtres humains qui la parlent. Et si j’en appelle à des puissances supérieures, c’est qu’il est parfois difficile voire décourageant de compter sur l’ouverture et les capacités d’adaptation des personnes – femmes et hommes – qui se font les gardiennes d’une langue de musée ou d’académie.
Heureusement, la ténacité finit toujours par être payante. Grâce à la lutte intense menée tant au sein des chambres fédérales que devant le grand public, la nouvelle constitution fédérale, entrée en vigueur au début de l’an dernier, tient compte dans ses grandes lignes des principes de la formulation non sexiste, même en français : la chancelière y côtoie la conseillère fédérale et la juge et les citoyens partagent les droits et devoirs des citoyennes.
Ce même engagement a aussi permis, en juin 2000, l’adoption par le Conseil national d’un postulat que j’avais déposé pour demander, de la part du Conseil fédéral comme de son administration, l’application des recommandations contenues dans le rapport d’un groupe de travail interdépartemental de la Confédération elle-même qui date de 1991 déjà. En 10 ans, les besoins sont toujours les mêmes : dans tous les actes législatifs applicables indifféremment aux hommes et aux femmes, il convient d’opter pour une terminologie qui ne fasse pas de
différence entre les sexes et qui contribue à atteindre l’égalité des droits.
Reste maintenant à faire ce qui est certainement le plus dur : convaincre celles et ceux qui rédigent les textes législatifs et administratifs de la légitimité du but à atteindre et leur donner des outils concrets pour pouvoir le faire. C’est à cela que va contribuer ce guide et je m’en réjouis."
L’histoire, la littérature, l’art, les médias et l’université peinent à célébrer les figures féminines. Les grands personnages sont généralement des hommes, état de fait qui donne à réfléchir.
Inscrire femmes et hommes dans les textes d’une manière épicène - non sexiste - équitable pour que la mixité professionnelle et l’excellence se conjuguent dans la société actuelle. L’Université de Genève, engagée en faveur de l’égalité, encourage la communauté universitaire à montrer la voie. Il y a par ailleurs la charte d’éthique et de déontologie qui détaille les comportements à adopter dans notre institution.
Pour cela, il est recommandé de concevoir les documents d’emblée comme étant destinés à des femmes et à des hommes afin que chacun et chacune se sentent pareillement considéré-e-s.
Il convient de rappeler ici que les usages du langage écrit, imagé ou parlé font partie des outils assurant l’accession à l’égalité de droit et de fait entre les femmes et les hommes, principe inscrit dans la Constitution suisse.
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