lundi 12 octobre 2015
à 08h12
- par Elisabeth Maurel-Arrighi
Un patient m’a dit qu’il avait été choqué par notre cordel sur l’effet matriochka. Il est le grand père d’un bébé qui aujourd’hui va bien, mais qui a traversé des mois très difficiles de très grande prématurité. Il dit qu’heureusement la mère de ce bébé ne l’a pas lu, car il a senti ce cordel très culpabilisant sur une éventuelle cause psychique à l’accouchement prématuré.
Comment ne pas rajouter de la peine à la peine ? Comment ne pas faire double peine ? Comment accompagner ? Déjà, c’est triste de voir son enfant en souci de danger vital, et d’hyper médicalisation, si en plus, on se sent coupable de ne pas avoir réussi à garder au chaud son bébé. Même si et d’autant plus que on peut penser parfois à l’hypothèse éventuelle du souvenir lointain d’une ancienne solitude vécue autrefois enfant par la jeune mère.
Il me semble qu’il faut évoquer respectueusement, dans un même mouvement, évoquer toutes les causes, les causes biologiques (anomalies circulatoires du placenta…), sociales (fatigue liée à des temps de transport trop longs, ……) et psychiques.
Sans doute préciser les deux temps différents :
*avant la naissance, pour prévenir la prématurité : rappeler que la future mère a le droit d’être choyée et entourée, et que les soignants sont sollicités pour être un entourage prévenant, attentif, pour faire un peu office de famille ou d’amis si la future mère est seule.
*ensuite, après une naissance prématurée, aider les parents à bien entourer leur enfant, leur donner des informations sur la technique de prise en charge des prématurés appelée « peau à peau » ou « kangourou » et les encourager à demander à l’équipe hospitalière de pouvoir en bénéficier , et les soutenir dans leur détresse. Savoir être là pour écouter leurs inquiétudes, celles d’autrefois éventuellement et celles d’aujourd’hui, et les aider à prendre appui dans leurs propres ressources et confiance dans leur capacité d’être de « bons » parents.
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