Le médicament, un bien commun
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L’industrie du médicament est devenue la plus rentable de la planète. SANOFI récolte 7 milliards d’euros de profit par an, autant que le déficit de l’Assurance maladie.
La pétition lancée par Médecins du Monde
pour une baisse du prix des médicaments a dépassé 200 000 signatures en moins d’une semaine. En dépit - ou à cause ?!- du boycott de sa campagne par les afficheurs.
Le syndicat des industriels du médicament parle (à propos de MdM) de discours « caricaturaux et outranciers ». La question n’est pas de jeter l’opprobre sur une profession. Mais de dire que trop, c’est trop : des taux de profit de 20% sur des chiffres d’affaires garantis par l’Assurance maladie, des manœuvres pour freiner le développement des génériques, des ententes pour créer des monopoles douteux, le détournement de résultats de la recherche publique vers des « startups », pions avancés des firmes, des brevets/forteresses soi-disant pour protéger l’innovation, en fait habillages juridiques pour la survie de monopoles.
Notre livret, Chers, trop chers médicaments
, passe en revue le panorama de ces comportements. Sa lecture vous édifiera. Ces faits ne concernent peut-être que quelques firmes. Il se trouve que ce sont les plus grandes.
Médecins du Monde pose la question des prix. Il s’agit de bien plus : un système s’est mis en place, bâti sur le siphonnage de nos impôts, de nos cotisations sociales. Un système en symbiose avec des pouvoirs publics, soit tétanisés par le chantage à l’emploi, soit, hélas, complices.
Un débat citoyen s’impose : le médicament peut-il être autre chose qu’un bien commun ? C’est-à-dire une valeur d’usage, définitivement soustraite au marché ? Si la réponse est oui, comment y parvenir concrètement, avec des garanties pour ne pas revenir en arrière ?
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