Le 19 septembre 2015 à la Villette : Brainstorming et marionnettes, Culottes et doudous

lundi 28 septembre 2015
par  Martine Lalande
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Finalement il y avait du soleil. Le café la petite Halle était bondé, nous nous sommes repliés sur le petit jardin-bar en face, équipé de poutres pour s’asseoir, d’une tonnelle où accrocher nos cordels et d’un bar comme castelet pour les peluches. Avec gâteaux et autres friandises sur la pelouse, et table à repasser comme scène de psychanalyse. Nous étions une douzaine : kiné, médecins généralistes, gynécologue, psychanalystes et psychologue, musiciennes, citoyen(ne)s, étudiante.

L’après-midi s’est déroulée en deux temps, le troisième est resté en suspens, car intemporel (discussion sur notre transversalité, qui reviendra à d’autres occasions).

En premier lieu un brainstorming autour du cordel en chantier de Sylvie, qui est kiné, sur la rééducation après accouchement. Nous nous sommes interrogés sur la justification de cette rééducation dite « du périnée », qui a remplacé celle de la ceinture abdominale et c’est sans doute un progrès, mais qui reste un morcellement alors que la grossesse et l’accouchement ont fait bouger tout le corps et que ce devrait être l’occasion de voir avec la femme ce dont elle a besoin pour se sentir bien. Sylvie nous a expliqué comment fonctionne le caisson abdominal, avec l’importance du diaphragme et du travail sur la respiration. Elle nous a parlé de techniques de rééducations qui prennent en charge le corps dans sa globalité, et qui donnent des moyens aux femmes de prendre conscience du fonctionnement de leur corps et de se le réapproprier.
C’est ainsi qu’elle leur apprend à « aspirer sa culotte » ou à faire jouer la voûte plantaire, qui est la base de tout l’édifice du corps. On est loin du stop-pipi et de la sonde, et Jean-Louis nous a finement fait remarquer que « le périnée, ce n’est pas les muscles autour du nez ».
Cela dit, comme il faut bien respirer, nous avons sollicité Françoise et Evina les musiciennes qui nous ont expliqué l’importance pour elles aussi du diaphragme, la respiration jouant beaucoup dans le jeu des musiciens et pas seulement pour les instruments à vent. Sans en faire un dogme qui consisterait à n’apprendre qu’à respirer quand on a envie de chanter…

Deuxième temps fort du goûter : le théâtre de peluches, présenté avec maestria par Elisabeth, tablier noir et planche à repasser, au grand plaisir de son auditoire, rejoint par un groupe d’enfants médusés et quelques passants ravis. Sur le bar fermé servant de théâtre d’objets, une série de peluches figurant les psychanalystes historiques en congrès. L’héroïne – inattendue – ,est Bécassine, poupée de chiffons ressemblante et émouvante trouvée dans une brocante, qui réalise enfin qu’elle a besoin de voir quelqu’un pour parler. Parce qu’elle ne se sent jamais reconnue et qu’elle a bien dû vivre quelques histoires difficiles dans l’enfance et encore beaucoup d’autres dans sa vie de petite bretonne exploitée et dévalorisée par les bourgeois parisiens qui l’emploient. Elle consultera donc successivement l’ours Sigmund Freud, puis Ferenczi, Mélanie Klein, Benedetti…chacun avec son divan où elle expérimente les façons d’être et les techniques des différents psychanalystes. Son voyage vers l’inconscient la mènera plus tard auprès du gentil chien Winnicot, de l’énigmatique lapin blanc Lacan à cravate, et jusqu’à Réfabert le koala, en passant par Oury le grand cheval …Toute une épopée colorée de tissus différents pour le divan de chacun, et d’objets symbolisant les concepts comme le transfert et le contretransfert, les pulsions : désir de vie désir de mort, l’objet transitionnel etc.

Ce n’était qu’une répétition, et la créatrice du spectacle à venir est ouverte à toutes les critiques et suggestions, elle se fera conseiller par des ami(e )s psychanalystes et profanes pour peaufiner ces spectacles, qui permettront efficacement d’entrevoir ce qui peut se tramer autour du divan quand on essaye d’y tricoter son "moi".

Nous avons quand même inauguré le troisième temps prévu de l’après-midi, en nous interrogeant sur le public visé de ce spectacle didactique : étudiants en médecine ? la psychanalyse étant très peu enseignée à la fac et de façon tristement simplificatrice…étudiants en psychologie ? autres soignants ? tout public ? dans le cadre de la Cité de la santé qui envisage d’intégrer ce spectacle à la programmation qui accompagnera l’exposition temporaire "Zinzin" sur la folie que la Cité des sciences et de l’industrie accueillera au printemps 2016…
Une chose est sûre, un grand avenir est prévisible pour les expériences de l’inconscient de la petite bretonne à l’esprit très critique !

Et puisque vous regrettez de n’avoir pu vous joindre à nous pour cette fois-ci, notez tout de suite le prochain rendez-vous vendredi 20 novembre à 20h au Café de la mairie place Saint-Sulpice. Nous y réfléchirons ensemble sur les questions autour de la sécurité sociale avec Pierre Volovitch, économiste de la santé. Une séance suivante invitera Bernard Friot, sociologue, sur le même thème.


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